Le Canal de la Siagne est partie intégrante du patrimoine du moyen pays grassois. Il a structuré toute la vie des populations locales et auquel les riverains sont profondément attachés qui fait partie de l’identité culturelle provençale.
Il offre un site unique de toute première beauté architecturale et paysagère qui ne se trouve nulle part ailleurs dans ce département. Avec les restanques, les faïces, c’est tout le spectacle de la Provence en pays grassois qui s’offre aux regards des promeneurs.
C’est un lieu de vie et de ressourcement pour tous les promeneurs qui depuis l’origine en arpentent les berges. Il offre un lieu de paix indispensable dans un monde qui a perdu ses repères. C’est un atout économique pour notre région.
Le Canal : Patrimoine et devoir de memoire du moyen pays grassois
Le Canal de la Siagne n’est pas une surface vide de sens mais un espace chargé de signes . C’est une partie intégrante de notre patrimoine et de notre identité culturelle. Il porte en lui les images , les sensations , les rêves , les émotions qui unissent l’homme à son environnement quotidien. C’est un patrimoine culturel et naturel qui fait partie intégrante de l’identité culturelle locale et porte témoignage de l’histoire du site, des structures et des usages qui l’ont façonné.
Il témoigne de la lutte des hommes pour rendre fertile une région désespérément pauvre en eau. Il témoigne de la façon dont l’acheminement de l’eau sur de grandes distances a su être géré dans cette région du sud est provençal, au travers de restanques , de canaux à ciel ouvert. Il témoigne de l’importance de l’eau vive à ciel ouvert pour nous tous.
Présent depuis 1868 , il a structuré la mémoire collective par sa présence. Il reste le témoin d’une identité régionale qui s’est faite autour de la recherche de l’eau rare; de cet effort, dans le sud de la France de la capter avec le plus grand soin et de la distribuer habilement comme un trésor bienfaisant , ce qui amena les concepteurs du canal à utiliser les vieilles routes gallo-romaines , des chemins de pèlerinage ,des sentiers ombragés , à suivre la pente ,à s’immiscer dans les courbes du paysage afin d’arroser les terrains ,remplir les bassins jusqu‘à son point le plus bas pour amener l’eau de la Siagne, trop éloignée pour assurer les besoins des villes en plein développement ,et ce au travers des efforts inouïs pour l’époque qui jalonnèrent sa construction faite en un temps record de 2 ans, au travers des ravins et des précipices quand tout était amené à dos de mulet et d’homme, et qui se concrétisèrent par la folle explosion de joie qui fêta le débouché du canal à Cannes quand 1400 m3 d’eau crevèrent leur passage à travers monts et rocs pour se déverser sur la ville balnéaire ; effort qui se répète dans les jardins où de terrasse en terrasse, les canalisations sont faites pour venir abreuver ou remplir les bassins.
Le canal de la Siagne est le témoin de l’évolution économique et sociale de la région. Il a été à la base du développement agricole des communes du pays grassois. Il a structuré l’habitat de la région. Indispensable à l’activité économique, il est devenu un véritable point de fixation de l’habitat à mi – pente , d’abord au dessous de son altitude , puis au dessus , dés que les techniques de pompage individuel l’ont permis.
Il ne faut pas mépriser les réalités du paysage rural qui risquent de s’effacer : le parcellaire, les restanques , les canaux d’irrigation à ciel ouvert ,… autant de réalités importantes dans une économie traditionnelle. Ils sont une composante essentielle à la qualité du cadre de vie.
Il faut sauvegarder le canal de la Siagne.
Aussi, l’association demande à ce que le canal de la Siagne reste à ciel ouvert quand il n’existe aucun risque de pollution. Mais, là où il existe un risque, l’association ne s’oppose pas, voire demande la couverture, comme cela a été le cas pour la partie du canal qui traversait la zone industrielle de Grasse.
Par ailleurs, l’association demande à ce qu’il soit créé tout le long du parcours du canal de la Siagne une zone de protection dans le strict respect des droits des riverains pour empêcher à l’avenir tout risque susceptible de mettre en danger le canal de la Siagne et de justifier une éventuelle couverture.